Qu’est-ce qu’un élément de langage ?
Un élément de langage est une formule, une expression ou une idée clé préparée et répétée dans le cadre d’une communication politique.
Il s’agit d’un outil rhétorique destiné à orienter la perception du public, à simplifier un message complexe ou à imposer une grille de lecture particulière d’un événement.
Les éléments de langage sont souvent rédigés en amont par des équipes de communication ou des conseillers politiques, puis diffusés de manière cohérente par différents porte-parole, responsables ou militants.
Caractéristiques
- Formulation simple et mémorisable – conçue pour être reprise facilement.
- Répétition – utilisée par plusieurs personnalités du même camp afin de créer une impression de consensus.
- Fonction stratégique – vise à cadrer le débat, renforcer un récit, ou affaiblir l’adversaire.
- Effet médiatique – conçue pour circuler rapidement dans les médias et les réseaux sociaux.
Exemples
Quelques exemples célèbres d’éléments de langage en politique francophone :
- « Travailler plus pour gagner plus » – slogan popularisé en France dans les années 2000.
- « Le grand remplacement » – formule polémique utilisée pour désigner une théorie complotiste sur l’immigration.
- « L’arc républicain » – expression utilisée pour désigner une alliance politique autour des valeurs républicaines.
- « Frais de bouche » – euphémisme pour minimiser des dépenses contestées.
Usages
- Renforcer l’image d’un candidat ou d’un parti.
- Simplifier un sujet complexe pour le rendre accessible au grand public.
- Détourner l’attention d’un problème en imposant une nouvelle expression.
- Décrédibiliser l’adversaire par une formule négative.
Critiques
- Les éléments de langage sont parfois accusés de nuire à la qualité du débat public, en réduisant la complexité des sujets à des slogans.
- Leur répétition mécanique peut donner l’impression d’un discours artificiel ou manipulatoire.
Voir aussi
Sources
Patrick Charaudeau, Langage et discours politiques, Paris, Hachette, 2005.[1]
Ruth Amossy, L’argumentation dans le discours, Paris, Colin, 2010.[2]