Nettoyer au Kärcher la cité

    De Observatoire du Langage
    Nettoyer au Kärcher la cité
    Type Expression polémique / élément de langage sécuritaire
    Auteur Nicolas Sarkozy (ministre de l’Intérieur, 2005) ; diffusion médiatique et politique
    Date Popularisation contemporaine : 2005 (campagne municipale et discours sécuritaires)
    Contexte Débats sur l’insécurité, les banlieues et la politique de la ville
    Pays France
    Thème Sécurité, politique urbaine, criminalité

    « Nettoyer au Kärcher la cité » est une expression polémique utilisée par Nicolas Sarkozy en juin 2005 lors d’un déplacement à La Courneuve, dans le département de la Seine-Saint-Denis. Elle a marqué durablement le débat public français par son caractère choc, associé à une rhétorique sécuritaire visant les quartiers populaires.

    Définition

    L’expression renvoie à l’idée de « nettoyer » une cité sensible des éléments jugés perturbateurs ou criminels, en employant la métaphore du Kärcher, une marque d’appareils de nettoyage haute pression. Cette formule vise à frapper l’opinion en assimilant les politiques de sécurité à une opération de lavage radical, suggérant à la fois efficacité et dureté. [1]

    Contexte

    En juin 2005, à la suite du meurtre d’un enfant de onze ans, tué d'une balle au bas de son immeuble et victime d'une rixe entre deux bandes, à La Courneuve, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, promet de lutter contre la délinquance dans les cités sensibles. Devant les caméras, il déclare vouloir « nettoyer au Kärcher la cité », expression immédiatement reprise et amplifiée dans les médias. [2] Cette déclaration s’inscrit dans une stratégie politique plus large de mise en avant d’une image d’« homme d’ordre » et d’un discours sécuritaire ciblant les banlieues populaires.

    Usage / Exemples

    • Utilisée par Sarkozy en 2005, l’expression est reprise et citée de nombreuses fois dans le débat public, devenant un symbole du langage sécuritaire.
    • Elle est souvent convoquée dans les polémiques sur la « stigmatisation des banlieues » ou pour illustrer un style de communication direct et provocateur. [3]
    • Des responsables politiques de droite comme de gauche l’ont évoquée pour critiquer ou défendre une approche dure face à l’insécurité.

    Controverses

    L’expression a été immédiatement critiquée :

    • Stigmatisation : elle a été perçue comme assimilant l’ensemble des habitants de cités à une « saleté » à éradiquer. Associations, élus locaux et chercheurs en sciences sociales y ont vu une rhétorique discriminatoire et déshumanisante.
    • Image médiatique : le terme « Kärcher » est devenu emblématique d’un discours sécuritaire dur, souvent caricaturé ou parodié dans les médias et la culture populaire.
    • Réactions de l’entreprise Kärcher : la société elle-même a protesté contre l’usage répété de son nom dans un contexte politique polémique, cherchant à dissocier sa marque de ce registre sécuritaire. [4]


    Notes et références

    Modèle:Références

    1. « M. Sarkozy veut nettoyer au Kärcher la cité », Le Monde, 21 juin 2005 (consulté le 29 septembre 2025)
    2. « Sarkozy choisit le Kärcher », Libération, 21 juin 2005 (consulté le 29 septembre 2025)
    3. « Il y a 15 ans, Sarkozy et le Kärcher », France Inter, 19 juin 2020 (consulté le 29 septembre 2025)
    4. « Les dirigeants de Kärcher ne veulent plus être associés à la politique », Le Monde, 24 juin 2015 (consulté le 29 septembre 2025)