Être une femme, c’est avoir des chromosomes XX
| Être une femme, c’est avoir des chromosomes XX | |
|---|---|
| Type | Élément de langage politique / rhétorique essentialiste |
| Auteur | Rhétorique conservatrice et trans-excluante |
| Date | Popularisation à partir des années 2010 |
| Contexte | Débats sur le genre, la transidentité et la biologie |
| Pays | France, monde occidental |
| Thème | Genre, biologie, transidentité, discours anti-genre |
« Être une femme, c’est avoir des chromosomes XX » est une expression à prétention scientifique utilisée pour affirmer une définition strictement biologique de la féminité. Elle est souvent mobilisée dans les débats publics sur le genre et la transidentité, notamment par des personnalités politiques, médiatiques ou militantes opposées à la reconnaissance des identités transgenres.
Définition
L’expression « Être une femme, c’est avoir des chromosomes XX » repose sur une conception biologique du sexe, selon laquelle le caryotype féminin serait exclusivement défini par la présence de deux chromosomes X. Elle est utilisée pour affirmer que l’identité de genre doit découler directement du sexe biologique, excluant ainsi les personnes transgenres ou intersexes. Cette formule est perçue par ses critiques comme un slogan réducteur et idéologique, qui confond données biologiques et identité sociale.[1][2]
Contexte
Cette affirmation s’inscrit dans les controverses autour de la reconnaissance des identités de genre et des droits des personnes transgenres. Elle est employée dans des discours conservateurs ou réactionnaires qui s’opposent à l’idée que le genre puisse être distinct du sexe biologique. L’expression se diffuse notamment sur les réseaux sociaux et dans des tribunes médiatiques, où elle est présentée comme un argument de « bon sens » ou comme une défense de la science face au militantisme trans.[3]
Histoire
Historique de cet élément
| Période | Événement |
|---|---|
| Années 2000 | Premières occurrences sur des blogs et forums conservateurs anglophones et francophones, en opposition aux études de genre et à la reconnaissance des personnes trans.[4] |
| Années 2010 | Popularisation dans les milieux « anti-genre » et par certains mouvements politiques se revendiquant du féminisme dit « radical ».[5] |
| 2020-2023 | Usage fréquent sur les réseaux sociaux et dans les débats médiatiques, notamment à la suite de polémiques sur les compétitions sportives, les lois sur la transidentité ou les programmes scolaires.[6] |
Analyses
Analyses scientifiques et critiques
Des biologistes et spécialistes du genre soulignent que cette phrase simplifie à l’extrême la réalité biologique : de nombreuses variations chromosomiques existent (XXY, X0, mosaïques, etc.), et la distinction entre sexe et genre ne peut être réduite à une paire de chromosomes.[7] Selon les chercheurs en sciences sociales, il s’agit d’un « élément de langage » typique : une formule courte, pseudo-évidente et chargée idéologiquement, utilisée pour imposer une vision essentialiste du réel.[8]
Réactions militantes et médiatiques
- Critiques : l’expression est dénoncée comme un outil de rhétorique trans-excluante, masquant une position politique derrière un argument scientifique simplifié.[9]
- Soutiens : des figures médiatiques et politiques la reprennent pour s’opposer aux politiques de reconnaissance du genre et pour défendre une conception dite « réaliste » du sexe biologique.[10]
Notes et références
- ↑ « Transgenre », Claude Habib, Institut Diderot, 2023 (consulté le 11 novembre 2025)
- ↑ « “Être une femme, c’est avoir des chromosomes XX” ou la rhétorique de l’anti-genre », Le Monde, 2022 (consulté le 11 novembre 2025)
- ↑ « “Être une femme, c’est avoir des chromosomes XX” : une affirmation biologique qui ne résiste pas à l’analyse », The Conversation, 2023 (consulté le 11 novembre 2025)
- ↑ The Conversation, 2023
- ↑ Institut Diderot, 2023
- ↑ Le Monde, 2022
- ↑ « Variations du sexe chromosomique chez l’humain », Médecine/Sciences, 2012 (consulté le 11 novembre 2025)
- ↑ « Qu’est-ce qu’un élément de langage ? », Olivier Simard-Casanova, 2021 (consulté le 11 novembre 2025)
- ↑ The Conversation, 2023
- ↑ Le Monde, 2022